Le dollar, devenue monnaie de référence à partir des années 1970 et monnaie de réserve mondiale. Le dollar est menacé sur plusieurs fronts. Mais la reine des monnaies reste pour l’heure incontournable et sera difficile à remplacer, même avec la montée en puissance progressive du yuan, la devise chinoise…
87% des opérations de change, 50% du commerce dans le monde ,75% des billets de 100$ circulent en dehors des états-unis.
Les accords de Bretton Woods, issus de la conférence de Bretton Woods qui s’est tenue au Mount Washington Hotel, à Bretton Woods, dans le New Hampshire, du 1er au 22 juillet 1944, sont des accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du système financier international mis en place après 1944.
Leur objectif principal est de mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. Ils sont signés après trois semaines de débats entre 730 délégués représentant l’ensemble des 44 nations alliées. Un observateur soviétique est également présent.
L’étalon-or jusqu’à la guerre de 1914
Productivité et rémunération horaire réelle U.S.(1948-2013)
Depuis la révolution industrielle, le système monétaire international est essentiellement fondé sur l’or. Toutes les monnaies ne sont pas convertibles, mais compte tenu des sphères d’influence et du rôle déterminant de la livre sterling, l’étalon-or permet un grand développement du commerce international et des échanges sans crise majeure.
Cet étalon-or permet d’assurer une confiance dans les monnaies émises en billets jusqu’aux deux Guerres Mondiales, qui induisent un financement massif des États par la création monétaire, ou « planche à billets », ce qui crée de l’inflation et donc une défiance devant la monnaie en billets. Dans les cas extrêmes du début du XXe siècle, la parité or-billets est abandonnée et provoque de l’hyperinflation.
Pour John Maynard Keynes, l’étalon-or n’est pas un système autorégulateur1 mais dépend de la volonté des politiques de respecter ses règles et aussi de la capacité d’un pays puissant à les faire appliquer. Or après 1914, l’Angleterre n’a plus les moyens d’assumer ce rôle et les États-Unis n’en ont pas le désir. Par ailleurs, l’étalon-or fait reposer l’ajustement sur les pays qui ont des balances de paiement déficitaires2. Or, Keynes — et c’est un de ses objectifs à Bretton Woods — veut que le rééquilibrage soit assumé à la fois par les pays déficitaires et par les pays excédentaires.
Qu’a changé la fin du régime de Bretton Wood en 1971 ?
Le flottement du régime des changes a favorisé la liberté de choix économique – sans la contrainte des taux de change, on peut mener, croit-on, des politiques économiques autonomes –, ce qui a contribué notamment à l’endettement et à la haute inflation des années 1970.
Chaque État est dorénavant libre de choisir son régime de change : flottement pur, flottement contrôlé ou maintien d’un ancrage à une devise. En fait, nombre de pays émergents ont choisi d’acheter massivement des dollars afin d’éviter une appréciation de leur monnaie qui aurait pu affaiblir la compétitivité de leurs exportations.
C’est dans ce « non-système » que les déficits structurels de la balance courante des États-Unis ont continué à augmenter et que leurs engagements en dollars vis-à-vis de l’étranger ont atteint des records inouïs.
Ce « non-système » apparaît fragile et inéquitable
La politique monétaire de la Fed gouverne-t-elle l’économie mondiale ?
La Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) exerce un rôle prédominant dans la politique monétaire mondiale et, par contrecoup, dans l’économie. Elle est, en effet, la banque centrale de la puissance économique la plus importante au monde. Par ailleurs, les États-Unis disposent du plus grand marché financier mondial et la profondeur de ce marché est inégalée.
En cas de crise financière, la liquidité en dollars risque de s’assécher, ce qui peut entraîner des défauts de paiement contagieux. Le monde est donc tributaire du réseau de prêts de la Fed aux autres banques centrales (accords dits de swaps).
Par ailleurs, lorsque la Fed décide, pour des raisons de politique intérieure, d’assouplir sa politique monétaire, les autres pays en subissent le contrecoup. Tout d’abord, des mouvements de capitaux à court terme (carry trade) interviennent à destination des pays étrangers où les taux d’intérêt sont plus élevés qu’aux États-Unis et qui attirent ainsi les capitaux flottants (hot money).
Ensuite, si les autres pays refusaient de « suivre » la politique d’expansion monétaire de la Fed, ils verraient leur taux de change s’apprécier au détriment de leur compétitivité.
Le sur-endettement mécanique américain
L’emballement de l’endettement total intérieur (administrations publiques, entreprises, ménages) des États-Unis constitue le point de départ éventuel de défiance vis-à-vis du dollar. Il est passé de 220 % du PIB à 320 % du PIB de 1998 à 2020. La crise de la covid19 a entraîné une progression de 40 points de PIB de cet endettement.
Les plans de relance successifs, 1 900 milliards de dollars pour celui de Joe Biden après celui de 1 700 milliards de dollars de Donald Trump auxquels il faut ajouter le plan de modernisation des infrastructures de 2 000 milliards de dollars, aboutissent à une augmentation sans précédent du déficit public qui est passé de 5 à plus de 15 % du PIB de 2019 à 2021. Cette année, la dette publique devrait franchir la barre des 140 % du PIB, contre 117 % du PIB en 2019. De leur côté, les entreprises ont accru en moins de deux ans leur endettement de près de 20 points de PIB.
L’accélération de la croissance, alimentée par les différents plans de relance, devrait aboutir à un fort accroissement du déficit de la balance des paiements qui était déjà conséquent avant la crise sanitaire. Ce déficit est passé de 2 à 3,5 % du PIB de 2019 à 2020. La dette extérieure des États-Unis qui était de 10 % du PIB dépassait 65 % du PIB en 2020.
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